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Tout le monde en bave – Épisode 2 29 Mai 2007

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tlmeb.jpg(ATTENTION : Ceci est ma nouvelle histoire de fiction. Toute ressemblance avec des personnes réelles est tout à fait fortuite… Le sujet est délicat. Si vous avez peur de vous reconnaître dans certains personnages controversés, ce n’est pas pour vous. Bref, si ça vous insulte de vous trouver des ressemblances avec des proxénètes, des vendeurs de drogue, des policiers et des travailleurs de prison véreux, des drogués sans espoir, des désespérés, des prostituées et leurs clients, NE LISEZ PAS. Sinon, amusez-vous bien à découvrir cet univers où tout le monde il est croche, tout le monde il est sale. Toutes ces conneries sortent tout droit de mon cerveau et de celui de Serge, nous n’avons fait aucun test sur les humains ou les animaux pour produire cette ”oeuvre”. S’il y a des invraisemblances, ce n’est pas de notre faute, Mindy n’était pas disponible pour nous guider dans la création.)

DEUXIÈME ÉPISODE – SOIRÉE D’OUVERTURES

FRANK – Tu sais, mon gars, y en aura jamais de facile. Regarde toute cette misère, toute cette solitude qu’on vit. Dans notre société individualiste, on cherche tellement le contact humain que c’en est rendu qu’on commande une fille comme on commande une pizza. C’est qui à la porte, le livreur de pizza immigrant qui baragouine le français ou une fille d’Europe de l’Est qui a quitté son pays en croyant devenir une star et qui est rendue à faire des pipes à des gros bedonneux dans des beaux appartements du Plateau ou du West Island ? On sait plus où on s’en va de nos jours. Mes clients, dans le fond, ils ont bien des différences, certains veulent juste du cul, un petit quèque chose que leur femme leur donne pas, d’autres veulent tuer leur solitude, se donner l’impression qu’ils sont vivants eux aussi, même s’ils pognent pas; comme je disais, ils ont bien des différences, mais dans le fond, ils sont tous pareils. Ils sont perdus, man, ils se cherchent, pareil comme toi pis moé. Tout le monde en bave une shot en sale, mon gars.

MANU LE PUSHER – Woh… crisse de bon stock, qu’est-ce t’en penses ?

BREWS – Fermez-y la gueule, quelqu’un. Il n’arrête pas de parler depuis tantôt. Coudonc, ça vient d’où, ton stock, Manu ? Direct des talibans ?

MANU LE PUSHER – (Il rit.) Bon, assez niaisé, les gars, va falloir que j’y aille. J’ai pas juste vous autres comme clients. Pis, comment ça se passe avec les filles ? Pas trop nerveuses pour le premier soir ? Mon stock les aide un peu à relaxer ?

FRANK – Ouais, je pense que ça va aller. La ligne dérougit pas depuis t’à l’heure. Crisse, avoir su que ça pognait de même, les escortes, on aurait fait ça ben avant, hein, mon Brews ?

BREWS – Mets-en ! On va faire le moton en chien avec ces pitounes-là. J’pense qu’on va faire chier une couple d’autres agences en chemin, mais c’est la business. La loi du plus fort. Et le plus fort, ça va être nous autres.

FRANK – Yes sir !

MANU LE PUSHER – Allez, salut, les gars. Bonne chance et ne m’oubliez pas, hein ? Je suis là pour vous et vos filles n’importe quand.

BREWS – Parlant de nos filles, mon Manu, ça t’tenterait pas d’en essayer une ? Su’ notre bras. La maison te l’offre ! (Il éclate de rire)

MANU LE PUSHER – (Il réfléchit.) Ben, j’aime bien la rousse Natalia. ‘Est pitoune en cibole. Mais j’ai promis à ma blonde que je rentrerais pas tard. Pis j’t’un gars fidèle astheure.

FRANK – Calvaire, Manu, ta blonde, c’t’une escorte pour l’agence ‘Les douces à Maryse’ ! Non seulement elle est en train de fourrer un vieux bonhomme en ce moment, mais en plus, elle le fait pour une agence concurrente. Tu peux ben t’faire du fun toi aussi, qu’essé qu’elle va en savoir ?

MANU LE PUSHER – Ouin, c’est sûr que t’as un point là-dessus. Mais tsé, ‘Les douces à Maryse’, c’est pas pire aussi comme agence, en passant. La propriétaire, Maryse, est vraiment cool. Elle arrête pas d’rire et ‘est flyée pas mal.

BREWS – Eille, on a compris. R’garde, en attendant, c’est quand même ben notre concurrente, fais que, j’sais pas pour Frank, mais moi, elle me fait plus chier que rire.

MANU LE PUSHER – Bon, bon, écoute, j’disais ça comme ça. OK, quand est-ce qu’elle revient de son client, ta Natalia ?

FRANK – Elle a un deux heures au centre-ville et un une heure à Longueuil chez un gars qui s’appelle Gosselin. Celui-là, j’avais vraiment l’impression d’avoir déjà entendu sa voix quèque part. En tout cas, il est en forme, il a appelé pour Melissa en tout début de soirée et là, il veut Natalia. Quoi que Melissa m’a dit tantôt qu’elle ne voulait plus y retourner si le gars rappelle.

MANU LE PUSHER – Quoi, il est rough ?

FRANK – Non, Melissa m’a juste dit qu’il avait des problèmes techniques et que c’était crissement pénible. En tout cas, elle peut bien chialer, si il rappelle pour elle un de ces quatre, elle va y retourner, compte sur moé. Parce que nous aut’, we put the X in Montreal. Pis le X, ben ça dit pas non à un client payant.

MANU LE PUSHER – Fais que là, si j’te suis pour tantôt, Natalia est prise quasiment jusqu’à fermeture ?

FRANK – Ouais, c’t’un peu ça. Tu peux toujours en prendre une autre si tu veux. Ou ben tu peux t’taper Natalia à ‘ fin d’son shift. Elle va être un peu fatiguée d’fourrer, mais on va lui expliquer, y aura pas d’problème.

MANU LE PUSHER – Ouais, OK, si c’est pas d’trouble, dans c’cas-là, j’accepte.

BREWS – Tu le regretteras pas, mon Manu. Elle est pas mal bonne. Frank et moi, on l’a tous les deux essayée pour être sûrs.

MANU LE PUSHER – Cool.

 

(Pendant ce temps, dans un grand appartement du West Island.)

 

BIG BOY – Bon, allez, Big Boy, prends ton courage à deux mains et appelle le numéro que Whippet t’a donné. Y est plus que temps que t’as perdes, ta virginité. T’as 37 ans, après tout.

 

(Le temps passe et Big Boy hésite. Finalement, après une heure d’hésitation, il compose le numéro de Devil’s Daughters.)

 

FRANK – Devil’s Daughters, this is Frank, who can you do for us?

BIG BOY – Oui, euh… bonsoir… euh…

FRANK – Allo ? Y a quelqu’un ? On dirait qu’on a perdu la connexion.

BIG BOY – Euh… non, ne raccrochez pas !

FRANK – Ben, envoye, parle, d’abord. Sois pas gêné, je vais pas te mordre. Ça, c’est mes filles qui vont te faire ça.

BIG BOY – Quoi ? Mais…

FRANK – Non, non, capote pas, c’t’une joke. C’était pour te mettre à l’aise, t’as l’air d’un grand gêné, toi. Écoute, quel genre de fille tu voudrais avoir ?

BIG BOY – Ben, c’est un peu spécial…

FRANK – Un fétichiste ? Cool. J’t’envoie Claudia. Elle est à 80$ à soir, mon gars.

BIG BOY – Euh… j’ai pas dit qu’j’étais fétichiste.

FRANK – T’as dit spécial, ça, c’est un code non écrit pour les freaks. Ça se dit mieux ‘j’suis spécial’ plutôt que d’dire ‘j’aime me faire sucer les orteils’. Fais que, relaxe, mon gars, Claudia, elle va te sucer les orteils jusqu’à ce qu’ils aient pu d’jus. C’est quoi, ton nom et on l’envoie où, la belle Claudia ?

BIG BOY – Euh… je m’appelle Big Boy… ah, euh, merde, j’voulais dire Martin.

FRANK – OK, tu peux t’appeler Martin si tu veux, Big Boy.

BIG BOY – Merci, vous êtes gentil.

FRANK – C’est ma force, mon gars. C’est parce que j’suis gentil que j’suis là où j’suis aujourd’hui. Toi aussi, si t’es gentil tout le temps dans la vie, un jour, tu pourras être comme moi. Alors, Claudia, elle va où ?

 

(Big Boy donne son adresse et Claudia débarque chez son tout premier client 30 minutes plus tard.)

 

CLAUDIA – C’est toi, Big Boy, euh, j’veux dire Martin ?

BIG BOY – Oui, oui, c’est moi. Wow ! Tu es vraiment belle. (Il rit.)

CLAUDIA – Pourquoi tu ris ? J’ai quelque chose dans les cheveux ?

BIG BOY – Non, non… je ris toujours quand je suis un peu nerveux.

CLAUDIA – Pourquoi t’es nerveux ? Tu n’as jamais vu une pitoune de ta vie ?

BIG BOY – Ben…

CLAUDIA – Ben quoi ? Dis-moi pas qu’t’es puceau !

BIG BOY – Euh…

CLAUDIA – Envoye, mets-toi tout nu, pauv’ bozo. Avant que j’te fasse laver ton bain avec ta brosse à dents.

BIG BOY – Hein ?

CLAUDIA – Coudonc, c’est dur de jouer un rôle avec toi. Y t’ont rien dit, les deux bozos à l’agence ? Lyne-la-pas-fine, ça t’dit rien ?

BIG BOY – Lyne qui ?

CLAUDIA – Bon, r’garde, on va juste fourrer, OK ? Anyway, ça tombe bien, j’te trouve pas mal cute. J’ai toujours rêvé de me taper un gros Noir avec un petit sourire gêné comme le tien.

BIG BOY – C’est vrai ?

CLAUDIA – Ben, t’es pas mal l’inverse de mon chum Rick, un motard.

BIG BOY – Quoi ? Tu sors avec un motard ?

CLAUDIA – À quoi tu t’attends ? Que j’sorte avec PKP ? J’t’une pute, ciboire, pas la PDG d’la Banque Nationale. Si tu préfères la grosse Pauline, elle est déjà occupée à aut’ chose.

BIG BOY – T’as l’air smatte pour une pute.

CLAUDIA – Merci, c’est gentil.

BIG BOY – C’est correct de même ? (Il est flambant nu au milieu de son salon.)

CLAUDIA – Oh… amanché, yes ! On va avoir du fun, mon Big Boy, euh… Martin.

BIG BOY – OK, fais juste pas me faire mal.

CLAUDIA – Seulement si tu l’exiges, mon beau. Tiens, mets ça. (Elle lui tend un condom.)

BIG BOY – Euh…

CLAUDIA – Bon, OK, je vais te le mettre pour toi. Tu vas aimer ma technique…

BIG BOY – Oh… oui… c’est bien ça. Big Boy aime. Euh… Martin aime.

CLAUDIA – Ché chque ch’me dijais, auchi.

 

(Et c’est ainsi qu’à travers plusieurs maladresses malgré tout sympathiques, Big Boy perdit sa virginité avec Claudia. Un petit investissement de 80$ qui en a finalement valu le coup.)

Tout le monde en bave – Épisode 1 24 Mai 2007

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(ATTENTION : Ceci est ma nouvelle histoire de fiction. Toute ressemblance avec des personnes réelles est tout à fait fortuite… Le sujet est délicat. Si vous avez peur de vous reconnaître dans certains personnages controversés, ce n’est pas pour vous. Bref, si ça vous insulte de vous trouver des ressemblances avec des proxénètes, des vendeurs de drogue, des policiers et des travailleurs de prison véreux, des drogués sans espoir, des désespérés, des prostituées et leurs clients, NE LISEZ PAS. Sinon, amusez-vous bien à découvrir cet univers où tout le monde il est croche, tout le monde il est sale. Toutes ces conneries sortent tout droit de mon cerveau et de celui de Serge, nous n’avons fait aucun test sur les humains ou les animaux pour produire cette  »oeuvre ». S’il y a des invraisemblances, ce n’est pas de notre faute, Mindy n’était pas disponible pour nous guider dans la création.)

PREMIER ÉPISODE – PRÉPARATIFS FÉBRILES

(Brews et Frank discutent autour d’une bière au bar de danseuses nues Super Contact.)

FRANK – Ouin, on a toutes les filles. Combien, déjà ?

BREWS – On en a près d’une quinzaine. On a Melissa, Candy-Line, Jennifer, Kasha, les deux petites Asiatiques, China et Samely, la rousse Natalia, la sado-maso Gretchen, la gothique Eva, la Française Lana, la fille du Moyen-Orient, Mayali, pis les deux petites jeunes, Samantha et Tania.

FRANK – Cool. Je pense qu’on est prêts à se lancer. As-tu réfléchi au slogan ? En passant, Devil’s Daughters, comme nom, t’aimes ça ? Qu’est-ce que t’en penses ?

BREWS – Ben, c’est correct. C’est accrocheur, pis pas mal tout le monde va comprendre. Pas besoin d’être bilingue pour catcher. J’aimais bien Fente-Ass-Me, mais bon, tu trouves ça niaiseux.

FRANK- C’est juste que je trouve que ça manque de classe comme jeu de mots. Pis ça fait un peu cu-cul. Anyway, pas grave… c’est quoi, tes idées de slogan ?

BREWS – J’avais pensé à ‘La crème de la croupe’ ou ‘La beauté qui fesse’. Ou peut-être ‘We put the X in Montreal’.

FRANK – C’est parce qu’y a pas de X dans Montréal.

BREWS – Ouin, pis ? Crisse que t’es pointilleux quand tu veux. Toi pis tes petits détails. T’es juste jaloux que j’ai parfois des idées géniales.

FRANK – Bon, bon, OK. Tu veux ça comme slogan ? On a pris mon idée pour le nom de l’agence, on va prendre ton idée pour le slogan.

BREWS – Cool. Tu vois que t’es capable d’être raisonnable quand tu veux.

FRANK – Ouin. Bon, ben, écoute, mon Brews, j’ai appelé J-P plus tôt aujourd’hui. Le site Web est terminé, il restait juste à intégrer le nom de l’agence et le slogan dans le logo. Je pense qu’on va pouvoir être en ligne d’ici la fin de la semaine.

BREWS – Yes ! On est en business. Les filles sont prêtes à commencer à travailler ?

FRANK – Oui, on va avoir un super line-up la première fin de semaine. Et on va faire un spécial, 120 $ de l’heure pour la première semaine. Comme ça, les clients vont pouvoir découvrir le potentiel des filles assez rapidement et leur faire de la publicité en parlant à leurs contacts.

BREWS – Les filles sont cool avec le tarif spécial ?

FRANK – Oui, ben, elles comprennent qu’on est une nouvelle agence. Il faut se faire connaître au début avant de charger le plein prix.

BREWS – OK. Et c’est J-P qui va faire le chauffeur au début ?

FRANK – Oui, il m’a confirmé que la job l’intéressait. Je pense qu’il va être ben correct avec les filles, elles l’ont toutes trouvé super fin pendant la séance de photos pour le site. Il va bien s’occuper d’elles. Et il va les protéger quand le besoin va se faire sentir. Avec son physique de joueur de football, les clients vont devoir se tenir tranquilles et pas faire les caves.

BREWS – En effet. Bon, ben, mon Frank, je lève ma bière à la nouvelle agence d’escortes Devil’s Daughters. Du cul, on va en vendre en tabarnak, comme dirait Elvis Gratton.

FRANK – Mets-en, mon ami. Ça va fesser dans l’dash, notre affaire. Le monde créra même pas à ça.

(Une danseuse s’approche de la table des deux compères et leur demande si elle peut s’asseoir. Frank fait signe de la tête que c’est OK.)

CLAUDIA – Salut, écoutez, j’ai entendu des filles parler. Je sais pas trop comment vous demander ça.

FRANK – Si t’es trop gênée, ma fille, je suis pas sûr que je peux t’aider…

CLAUDIA – Non, attendez. OK, je veux savoir si c’est vrai que vous lancez une agence d’escortes.

BREWS – Ça dépend qui demande…

CLAUDIA – Ben, moi, c’t’affaire ! Est-ce que tu vois d’autre monde autour ?

BREWS – Oui, justement, la grande blonde là-bas, je pense qu’elle ferait bien l’affaire.

CLAUDIA – Bon, si vous êtes pour me niaiser, je vais aller voir ailleurs.

FRANK – Non, non, attends. On fait juste rigoler un peu. Écoute, va falloir que tu te décoinces un peu les fesses, ma fille, si tu veux travailler dans cette business-là.

BREWS – Pas pire, celle-là. Beau jeu de mots…

CLAUDIA – Bon, alors, vous avez une agence, oui ou non ?

FRANK – Oui, on lance ça en fin de semaine. Nous autres, ce qu’on veut offrir, c’est des filles avec des spécialités.

CLAUDIA – Des spécialités ?

BREWS – Ben oui, tu sais. Une, c’est le sexe anal, l’autre, c’est le fantasme de la petite écolière, une autre, c’est la soumission, etc. On veut que nos clients aient une expérience hors du commun avec Devil’s Daughters. Because We put the X in Montreal.

CLAUDIA – C’est parce qu’y a pas de X dans Montréal…

BREWS – Crisse, pas une autre gosseuse. Je suis pas sûr, Frank…

FRANK – Ben, r’garde. On peut au moins lui donner sa chance. Peut-être qu’elle va nous surprendre. Écoute, fille, c’est quoi ton nom ?

CLAUDIA – Claudia.

FRANK – OK, Claudia. Tu sais comment ça fonctionne le processus d’embauche d’une agence ?

CLAUDIA – Pas vraiment. Moi, c’est mon chum, Rick, un motard, qui m’a suggéré de faire l’escorte. Il dit que ce serait bon pour notre couple que je lui ramène plus d’argent à la maison.

BREWS – Ton Rick est un homme intelligent. Je l’aime bien déjà.

CLAUDIA – Ouais, c’est une bonne pâte. Pis, qu’est-ce que je dois faire pour être embauchée ? Est-ce que je dois venir à vos bureaux pour une entrevue ?

FRANK – Ben, c’est plus Brews ou moi qui va venir dans nos bureaux, si tu vois ce que je veux dire…

CLAUDIA – Oh… ah… bon, ben, faut c’qu’il faut. Je suis prête à tout.

FRANK – OK. Ouin, avant, faudrait quand même qu’on pense à te trouver une spécialité. Sinon, ça vaut pas vraiment le coup de te passer en entrevue. Ça t’tente-tu d’être notre Lyne-la-pas-fine ?

CLAUDIA – Votre Lyne-la-pas-fine ? Je suis pas sûre de comprendre.

FRANK – Oui, oui, tu sais la gossante dans les Invincibles. Ben, cré-lé, cré-lé pas, y a des gars que ça excite pis qui voudraient avoir une soirée à être dominé par une fille comme ça. C’est pas vraiment comme une dominatrice. T’aurais juste à diriger le gars de A à Z en lui disant qu’il est poche et que ses amis sont caves.

CLAUDIA – Faudrait aussi que je baise ses amis ?

FRANK – Non, c’est juste un jeu que tu fais, un rôle. Tu les fais se sentir misérables et colons et ça les excite. Je suis sûr que tu serais pas pire là-dedans.

CLAUDIA – Bon, ben, OK. Ça me va, d’abord.

FRANK – OK, attends-nous ici deux minutes, je vais aller parler avec mon partenaire et on va organiser ça pour ton entrevue. On revient dans pas long.

(Frank et Brews se retirent quelques instants.)

FRANK – Bon, je sais pas pour toi, mais moi, je te laisse la tester si tu veux. Je la sens pas, c’est pas vraiment mon genre. Je pense que ce serait mieux si c’était toi qui l’essayais.

BREWS – Ah, tu sais, pour une fois, je me disais justement que je te laisserais faire le test. Je file pas ben ben de ce temps-là.

FRANK – Merde, d’habitude, on s’obstine pour faire l’assurance qualité et là, on fait l’inverse. Pourtant, y a sans doute quand même moyen de faire de l’argent avec cette fille-là. On a juste à faire un gros spécial pour commencer pis les gars qui vont mordre vont devenir accrocs, je suis sûr. Ç’a du potentiel, le truc ‘Lyne-la-pas-fine’.

BREWS – En tout cas, qu’est-ce qu’on fait pour l’entrevue ? Faut quand même ben qu’on l’essaye.

FRANK – OK, on va tirer ça à pile ou face. Celui qui perd doit l’essayer.

BREWS – OK, je dis pile.

FRANK – C’est face, c’est moi qui gagne. Bon, ben, mon cher Brews, amuse-toi bien.

BREWS – Ouin… yé… je suis fou de joie.

FRANK – Allez, souris. Faut la mettre en confiance. Arrange un rendez-vous avec elle et je vais discuter avec J-P pour les photos. On va la débuter à 80 $ de l’heure.

BREWS – Crisse, c’est pas haut, elle va pas capoter un peu ?

FRANK – Calvaire, tu l’as même pas encore baisée et tu prends déjà sa défense. Ça va être beau t’à l’heure. R’garde, si elle aime pas ça, elle a juste à aller ailleurs. Y en a plein d’autres, des agences d’escortes à Montréal.

BREWS – Ouin, c’est sûr. Bon, OK, je vais aller m’arranger avec elle. Je t’en reparle dès que j’ai confirmation que ça marche. En tout cas, tu m’en dois une, mon osti.

FRANK – Parfait. Je me taperai la prochaine où on est pas sûrs, d’abord.

(Frank quitte le bar après avoir salué Claudia et Brews organise le rendez-vous. Quelques jours plus tard, Claudia devient la 14e fille de Devil’s Daughters.)

Des vaches et une escorte dans un placard 21 Mai 2007

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judas_priest_-_ram_it_down-front.jpgJe crois que je vais lancer une secte. Je dis ça sans méchanceté aucune, mais j’ai découvert au cours des dernières semaines que je suis entouré de gens 1) crédules 2) un peu paranos sur les bords 3) mêlés pas à peu près des fois (LOL!). Levez la main ceux qui ont cru à l’histoire de Chipounet avec l’escorte américaine. Ceux ou celles qui se sentent visé(e)s par les vaches folles du logo. Ceux qui ont compris tout croche mon article  »Sortir du placard ». Ne soyez pas gênés, je vous aime pareil. Mais vous êtes un peu dûs pour du  »tough love ».

J’ai donc décidé de lancer ma propre secte. On va appeler ça les Francésiens. Voici ce que j’ai découvert : Dieu existe et il nous a envoyé une représentante sur Terre. Je ne peux pas vous révéler son nom pour l’instant, ça irait contre le principe religieux de ma secte (et, en plus, Dieu aurait oublié de l’avertir de son état avant qu’elle descende parmi nous : elle ne sait pas qu’elle est  »la » représentante).

Vous devrez vénérer cette nouvelle idôle, c’est facile de se l’imaginer, pensez à une belle femme parfaite toute cute qui danse en fofolle tout partout et qui rit beaucoup. Cette représentante a été envoyée parmi nous pour nous libérer de l’oppression de ce monde misérable. Pour atteindre le bien-être ultime (le beu), vous devrez verser 75% de votre salaire à cette représentante. De plus, vous devrez vous prosterner en sa direction  (pensez à la circonscription de la femme de Parizeau et vous serez corrects pour savoir la direction) tous les jours au lever, au midi, au souper et avant le coucher. Vous devrez réciter les mots suivants :

Déesse de mon âme,
Purifie mon sang et ma chair,
Protège-moi du mal,
Que ton sourire soit éternel
Et qu’il illumine mon chemin,
Je ne mérite pas ta bonté,
Mais puisses-tu me guider
Sans toi, je ne suis rien.
Kôala
(l’équivalent d’Amen pour ma secte, il faut prononcer le O comme un W asphyxié)

Maintenant que vous savez ce que vous aurez à faire pour vous joindre à la secte (c’est simple, n’est-ce pas ?), voici la raison principale pour laquelle vous devez nous rejoindre : la fin du monde approche. Selon mes conversations avec les hallucims (des lucioles qui parlent au nom de Dieu),  un poing gigantesque (celui de Dieu ?) va écraser la Terre d’ici l’an 2010 (le groupe de heavy metal Judas Priest l’avait prédit sur sa pochette de l’album Ram It Down il y a plusieurs années – l’image ci-contre). Les seuls qui seront sauvés sont ceux qui auront réussi à être suffisamment bien dans leur peau pour avoir une face de beu (le bien-être ultime, tel que mentionné plus haut).

Comme vous voyez, il n’y a plus de temps à perdre. Surtout que les premiers signes de la fin se sont déjà manifestés : Mario Dumont est chef de l’opposition au Québec et le métro est rendu à Laval. Pour sauver votre âme, il ne vous suffit pas que d’écouter Luc de Larochellière chanter  »Sauvez mon âme », il vous faut vous prosterner. Et vous autoflageller aussi de temps à autre, mais ça, c’est juste en présence de la représentante de Dieu et de moi, votre bienfaiteur gourou (maudit qu’on va avoir du fun aux 5 à 7 ! LOL!).

Chacun son Holocauste 19 Mai 2007

Posted by francois in vie sociale.
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sickchild.jpgAu travers d’une conversation avec Chipounet, j’ai été frappé par une image qu’il m’a lancée. Plus ou moins, ça disait que les Juifs ont l’Holocauste pour se rappeler du côté éphémère de la vie et qu’il ne faut jamais oublier les épreuves qu’on vit pour comprendre pourquoi on fait tous ces efforts jour après jour.  On en est ensuite venus à la conclusion que chacun, à sa façon, vivait un jour son propre Holocauste, son épreuve qui le marquerait toute sa vie. Son point de repère, ses dates fatidiques, les moments qu’il traînerait avec lui jusque dans la tombe pour se rappeler qu’il s’est battu pour vivre chaque bel instant, que ce soit un simple sourire d’une belle femme, voir un enfant faire voler un cerf -volant, prendre une bière avec  des amis.

Si ça fait longtemps que vous me lisez, vous savez que mon Holocauste personnel a débuté dans la nuit du 3 au 4 juin 1986. Le 4 juin au matin, je me suis levé une autre personne. Pendant la nuit et pendant les six jours qui suivront, un gamin de 13 ans comme les autres est devenu un homme à bien des points de vue. Lors de mon réveil ce matin-là, je venais de gagner la bataille la plus importante de toute ma vie grâce à une sorte de miracle (un ange devait veiller sur moi, parce que je vous jure que ça regardait mal, mon affaire) et j’avais devant moi une nouvelle épreuve qui ressemblait presque à une sentence de mort : d’ici une semaine, on t’opère à coeur ouvert, mon petit gars. La seule raison pour laquelle on ne le fait pas immédiatement, c’est parce que tu n’es pas encore assez fort physiquement, tu dois récupérer de tes batailles récentes. On ne m’a pas présenté ça comme ça, mais ce matin-là du 4 juin 1986, j’ai su que ça se pouvait que je sois en train de vivre les derniers moments de ma vie.

Cette semaine-là, toute ma famille est venue me visiter, même les oncles et tantes qui ne m’avaient pas vu depuis mon baptème. Ils étaient tous venus soutenir ma mère et mon père qui vivaient alors leurs plus durs moments de parents. Mes parents adorés, ils avaient été préparés, on leur avait fourni des psychologues pour les aider dans l’épreuve. Moi, le gamin plus vraiment gamin, j’étais terrorisé, mais en même temps, j’avais cette sorte de volonté de dire non, de refuser d’abdiquer (c’est de famille, cette rage et cette envie de défier le mauvais sort).

Pendant cette semaine-là,  j’ai continué à demander à mon père les résultats de la Coupe du monde de soccer qui se déroulait au même moment au Mexique et mon père me récitait les résumés dans les journaux (je suis même sûr qu’il en inventait un peu, romançant les choses pour me garder fort – il savait bien trop que ça me faisait du bien d’imaginer tous ces buts et ces jeux magnifiques que je manquais).

Ma mère était là, comme toujours, pour moi. Elle me racontait des blagues, elle gardait son plus beau sourire pour moi, je ne pourrai jamais l’oublier. Et que dire de ma soeur, petite enfant de 12 ans qui voyait devant elle toutes sortes de choses sans vraiment comprendre et qui, j’en suis sûr, savait bien que ça n’allait pas et que son grand frère était en grave danger. C’est elle, ma soeur, qui s’était tenue à mes côtés la nuit du 3 au 4 juin pendant que ma mère se débattait avec un médecin pour qu’on m’opère d’urgence plutôt que de me laisser mourir (merci, petite soeur, en passant, c’est ce moment, parmi tous les autres, qui définit le mieux pour moi, tout l’amour qu’on a l’un pour l’autre).

Le 10 juin, j’ai passé sous le bistouri du meilleur chirurgien cardiaque de l’époque, Dr. Keon (que des médias  merdiques ont presque poussé à la démission il y a quelques années pour une sombre histoire de sollicitation d’une prostituée – vous voulez savoir, on s’en câlisse-tu ! Cet homme est un héros pour moi et le restera à jamais). Je peux vous dire une chose : une des choses les plus difficiles qu’on peut avoir à vivre dans une vie, c’est cette attente de quelques minutes avant d’entrer dans la salle d’opération, alors qu’on vient de dire au revoir (peut-être pour la dernière fois) à ses proches et qu’on se retrouve seul soudainement. C’est là qu’on regarde le plafond, pas pour compter le nombre de dalles sur le mur, mais pour espérer que cet ange qui nous protège est toujours là et qu’il va se manifester dans les heures qui suivront.

Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que, dans deux semaines environ, ça fera 21 ans, mais surtout parce que cette histoire n’est pas seulement la mienne, elle arrive à des milliers d’enfants chaque année. Ils vivent tous la même chose. Ils ont peur, ils pleurent quand ils sont seuls, ils passent de l’espoir au désespoir, leur enfance et leur innocence partent au vent. Certains survivent, d’autres pas. Ce que je souhaite, c’est qu’au cours de cette semaine du 4 au 10 juin cette année (ça tombe bien, le 4 est un lundi – quoi que j’en connais une qui n’aimera pas ça 😉 ), vous ayez une petite pensée pour les luttes qu’ont à vivre ces enfants malades. Ce sont tous, à leur façon, des petits héros qui ne demandent pas à l’être, qui veulent simplement courir après un ballon, jouer à la corde à danser ou aux jeux vidéos. Tout ce qu’ils veulent, c’est vivre. Et c’est tout ce que je leur souhaite.

Sortir du placard 12 Mai 2007

Posted by francois in vie sociale.
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litlle-devil.jpgDepuis quelque temps, il y avait eu des signes. Éparpillés un peu partout dans mes textes, ces signes n’ont peut-être pas attiré votre attention. Et pourtant… ils auraient dû. Heureusement que la survie de la nation ne dépend pas de vous, ben Laden et ses petits copains nous auraient tous déjà éliminés depuis longtemps si c’était le cas. Avec tous ces signes, c’était tellement évident que je me demande comment certains d’entre vous ont pu ne pas le remarquer. Si même des vaches folles au milieu du ciel sur le logo de mon blogue ne vous ont pas donné la puce à l’oreille (question pas rapport comme ça : une vache peut-elle avoir – et même transmettre – des puces ?), alors vous êtes un cas désespéré. Pour vous, même la présence d’une amie imaginaire dans ma vie ne vous a pas effleuré l’esprit.

Et pourtant. Et oui, et pourtant. Elle était là, partout sur ce blogue, à rôder comme une sympathique petite taupe qui attend le moment propice pour se pointer le bout du museau. Et elle a frappé le vendredi 4, à notre plus récent 5 à 7, faisant plusieurs victimes de son charme impitoyable et de son rire – hé non pas macabre – plutôt envoûtant (tant pis pour les lâcheux qui étaient absents, ha ! ha !). Hé oui, Chipounet, je ne l’avais pas inventée (si ç’avait été le cas, j’aurais réclamé un Prix Nobel de la paix pour l’ensemble de mon oeuvre et, de toute façon, si ç’avait été le cas, je n’aurais sans doute pas osé la créer aussi parfaite 😉 ).

Elle n’était pas imaginaire, après tout. Son existence, parfois remise en question par certains qui m’eussent cru fou, est bien réelle. Hé non, elle n’était pas une version délicieusement mignonne et rigolote de la Schtroumpfette ou de la fée des étoiles ou des dents, ce n’était pas une nouvelle version de Mindy, ce fantasme totalement imaginaire et burlesque auquel certains ont cru (!!!), ce n’était pas non plus une rechute de mon adolescence alors que des playmates se sont retrouvées sur mes murs et dans mes rêves de jeune homme encore nono. C’est tout simplement et tout gentiment Mimi, mon ex-amie imaginaire, maintenant amie réelle qui existe. LOL!

Tout ça pour dire qu’elle vous a beaucoup aimés, gang, et selon ce que vous m’avez dit, c’est réciproque. Alors mon amie imaginaire est désormais sortie du placard, elle est super mignonne et complètement flyée, vous allez l’adorer (attendez qu’elle vous parle de ses expériences culinaires particulières ou de ses questionnements étranges avec sa coloc, 😉 ). Elle serait capable de faire rire M. McGill grâce à son sens de l’humour et elle peut débattre avec Chipounet quand il fait le con sans avoir envie de le tuer. Ça prend du cran ! LOL!

Maintenant que les présentations sont faites, comme vous allez tous me traiter de téteux et qu’un vrai gars doit faire son tough même quand il parle en bien de quelqu’un (surtout d’une fille), laissez-moi vous raconter les moments les plus gênants de la vie de Michèle :

Quand elle avait 13 ans, elle était un peu maladroite. Un jour, alors qu’elle se rendait à son cours de mathématiques, le baladeur dans les oreilles et la petite veste en cuir sur le dos, elle a vu un crayon sur le plancher. Elle s’est penchée pour le ramasser et a continué de marcher vers sa classe, sifflotant de bonheur et de joie de vivre, pas inquiète du tout de ce qui venait d’arriver. Elle ne savait pas encore dans quel pétrin ce crayon ramassé allait la propulser. À sa décharge, il faut dire que personne ne se méfie vraiment des terribles conséquences que peuvent avoir certains des gestes les plus simples de notre vie. Si seulement elle avait su. Pauvre chouette, ça lui aurait évité tellement d’inconvénients.

Elle a écouté le cours de mathématiques attentivement pendant deux bonnes heures jusqu’à ce qu’elle s’endorme. C’est à ce moment qu’elle a rêvé des New Kids on the Block. Ils chantaient leur gros succès  »Step by Step ». En se réveillant, Michèle s’est rappelée qu’elle devait justement prendre les choses étape par étape dans la vie. C’est pourquoi il était important de bien boire son lait avant de manger son sandwich – ou était-ce le contraire, elle ne se souvenait plus ? Peu importe. Là n’était pas l’important. L’important, c’est de voir pendant combien de temps vous êtes prêts à lire des trucs sans queue ni tête juste parce que j’ai commencé l’histoire en annonçant quelque chose de comique et de gênant pour quelqu’un. Je vous ai eus ! 😉

Vivent les brunettes ! 2 Mai 2007

Posted by francois in le bureau.
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minimontrealdowntown.jpgPartyyyy !!! Finalement, mon congédiement de la petite minable entreprise (une PME dans le sens négatif du terme) m’aura permis d’aller signer dans une énorme compagnie du centre-ville. C’est (presque) le retour à la maison pour moi,  puisque je vais travailler au meilleur endroit pour travailler : à deux pas du métro McGill.

Je vais enfin avoir à nouveau un choix immense de restos pour le lunch, je vais pouvoir sortir prendre une bière avec Chipounet après le travail – on est désormais voisins de travail ; on a failli redevenir collègues, dommage, ce sera pour une autre fois peut-être plus près qu’on pense -, je vais pouvoir faire des achats rapides pendant des pauses, bref, je ne suis plus au beau milieu de nulle part.

Déjà ça, c’est suffisant pour me ramener le sourire. Mais il y a évidemment le plaisir de quitter des amateurs pour se joindre à une compagnie qui a l’air d’être capable de distinguer son nombril de son derrière. En plus, alors que ce qui m’est arrivé il y a un mois aurait dû m’assommer, je suis content de voir que les gens intelligents, eux, recherchent mes compétences et les apprécient. C’est simple, ce soir, je me sens comme le gars qui se fait flusher par une petite grosse boutonneuse au QI déficient et qui se rend compte que toutes les belles brunettes brillantes autour de lui le trouvent de leur goût. Yes !