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Tout le monde en bave – Épisode 8 17 juillet 2007

Posted by francois in tout le monde en bave.
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tlmeb.jpg(ATTENTION : Ceci est ma nouvelle histoire de fiction. Toute ressemblance avec des personnes réelles est tout à fait fortuite… Le sujet est délicat. Si vous avez peur de vous reconnaître dans certains personnages controversés, ce n’est pas pour vous. Bref, si ça vous insulte de vous trouver des ressemblances avec des proxénètes, des vendeurs de drogue, des policiers et des travailleurs de prison véreux, des drogués sans espoir, des désespérés, des prostituées et leurs clients, NE LISEZ PAS. Sinon, amusez-vous bien à découvrir cet univers où tout le monde il est croche, tout le monde il est sale. Toutes ces conneries sortent tout droit de mon cerveau et de celui de Serge, nous n’avons fait aucun test sur les humains ou les animaux pour produire cette ”oeuvre”. S’il y a des invraisemblances, ce n’est pas de notre faute, Mindy n’était pas disponible pour nous guider dans la création.)

HUITIÈME ÉPISODE – POUR QUI SONNE LE GLAS (DEUXIÈME PARTIE)

(ATTENTION : L’ÉPISODE 7 EST SORTI HIER, L’AVEZ-VOUS LU ?) 

LECTRICE DE NOUVELLES – La mort était au rendez-vous ce soir dans le stationnement d’un hôtel de passe du centre-ville de Montréal. L’incident a eu lieu peu de temps avant 21 h 30. Des policiers ont effectué une descente et des coups de feu ont été tirés. On m’informe que la direction de la force de police de Montréal tient présentement une conférence de presse à un Dunkin’ Donuts pour expliquer ce qui s’est passé. Nous nous y rendons immédiatement.

(À la conférence de presse.)

BIG GUILLAUME – En début de soirée, nous avons reçu un appel confirmant la présence d’un suspect recherché dans l’affaire des putes aux bras cassés à un hôtel du centre-ville que nous ne pouvons nommer pour préserver l’identité des mineurs que nous avons trouvés là-bas en grand nombre dans un party rave au sous-sol.

UN JOURNALISTE – Des jeunes mineurs tenaient un rave à l’hôtel ?

BIG GUILLAUME – Oui, mais nous ne sommes pas là pour parler de ça.

LE MËME JOURNALISTE – Alors, pourquoi l’avoir mentionné ?

BIG GUILLAUME – Je ne sais pas. Allez-vous finir votre beigne ?

LE JOURNALISTE – Non.

BIG GUILLAUME – OK, donnez-le moi et laissez-moi continuer ma conférence de presse.

(Il prend le beigne.)

BIG GUILLAUME – Comme je disais avant d’être si brutalement interrompu, nous avons neutralisé ce soir un vaste complot terroriste orchestré par le Hezbollah libanais contre la population canadienne. Un homme, Imhél Myuras, un dangereux extrémiste à la solde de ce groupe terroriste dénoncé par notre valeureux gouvernement conservateur, avait brisé les bras de nombreuses prostituées à Indianapolis il y a quelques semaines et il avait recommencé son manège ici à Montréal avec l’aide d’un complice occidental, connu seulement sous le nom de J-P, un homme barbu et corpulent. Alors que nous tentions d’arrêter monsieur Myuras, ce terroriste a commis un attentat kamikaze dirigé vers nos troupes, sans faire de victime heureusement.

UN JOURNALISTE – Les premières déclarations des spécialistes à la morgue semblaient indiquer que le suspect est mort de 12 balles dans le dos. Je ne comprends pas trop la thèse de l’attentat suicide…

BIG GUILLAUME – C’est pourtant évident que l’homme s’est fusillé lui-même en espérant emporter des agents dans la mort avec lui.

LE MËME JOURNALISTE – Euh… non, justement, ce n’est pas vraiment évident.

BIG GUILLAUME – Bon… tenez, prenez un beigne et laissez-moi poursuivre, d’accord ? Vous posez trop de questions, vous êtes agaçant.

UN AUTRE JOURNALISTE – Ça sent le cover-up tout ça, en plus de sentir le chocolat ici. Mais qu’est-il arrivé à l’autre suspect, le barbu ? L’avez-vous arrêté ?

BIG GUILLAUME – Nous avons tout fait pour l’attraper vivant; malheureusement, l’homme a foncé sur nous avec sa voiture qui a terminé sa course dans un arbre. Il est mort également; du moins, c’est ce que nous en déduisons, il ne reste qu’un tas de ferraille et des débris brûlés. L’affaire des putes aux bras cassés est réglée. Et, nous ne sommes pas censés le dire, mais demain matin, à l’aube, le Canada lancera une attaque furieuse contre des intérêts du Hezbollah en guise de représailles.

UN JOURNALISTE – Quoi ? Le Canada déclare la guerre au Hezbollah ? Mon Dieu !

BIG GUILLAUME – Non, le gouvernement coupe l’aide sociale aux Libanais d’origine installés au pays.

UN JOURNALISTE – Mais… c’est injuste et horrible. Les Libanais d’ici ne sont pas tous affiliés au Hezbollah !

BIG GUILLAUME – Ils n’avaient qu’à y penser avant. Ce n’est pas notre problème. Bon, la conférence de presse est terminée. Merci de votre attention et bonne nuit.

LECTRICE DE NOUVELLES (qui revient à l’écran) – Dans d’autres nouvelles, une émeute a éclaté ce soir dans la Petite Italie à la suite de la victoire italienne sur l’Allemagne au soccer. Un groupe de partisans trouvaient le premier but plus beau que le deuxième et une vingtaine d’autres fanatiques pensaient le contraire. Le bilan provisoire de l’escarmouche est de 12 blessés, dont trois reposent dans un état critique.

(Frank ferme la télé.)

FRANK – C’est fini. Je tire la plogue. J’en peux plus de tout ça. J’arrête de regarder le soccer, ça me déprime trop.

BREWS – Crisse, Frank, laisse faire le soccer pour deux secondes. T’as pas entendu c’qu’y ont dit ? J-P est mort !

FRANK – Écoute, après tout c’qui arrive de c’temps-là, j’m’en câlisse presque.

BREWS – Comment tu peux dire ça, t’es-t-un esti d’sans cœur. Pis Claudia ? On n’a toujours pas d’nouvelles, ça fait des heures de d’ça !

FRANK – Eille ! R’garde, c’est pas une garderie icitte ! C’est quoi, tu penses ? Que j’vais m’mettre à brailler à chaque fois qu’y arrive une bad luck à quelqu’un d’not’ gang ? On n’est pas dans les scouts.

BREWS – Une bad luck ? C’est d’même que t’appelles ça ? Y est mort, tabarnak ! C’est pas une bad luck, ça !

FRANK – Ouin, j’me dis qu’dans l’fond, y est pt’être ben chanceux. Tin, j’devrais pt’être aller le r’joindre…

(Il sort un revolver du tiroir du bureau et vérifie qu’il contient bien des balles.)

BREWS – Qu’est-ce que tu penses que tu fais là, Frank ? Arrête de déconner. Range ça.

FRANK – Ça t’fait peur ? Brews, j’te croyais un tough. Dans l’fond, t’es juste une tapette. (Il pointe le fusil en direction de Brews pour l’intimider.)

KATHLEEN (qui vient de revenir d’une autre séance de thérapie avec Monsieur McGill) – Eille, qu’est-ce qui se passe icitte ? Frank, range ça, là, là, niaise pas avec ça.

FRANK – Tin, si c’est pas Kathleen. Sers-moi donc un verre, ma belle. J’sens que j’vas en avoir besoin dans deux-trois minutes. T’arrives juste à temps.

KATHLEEN – Frank, j’sais pas c’qui s’passe dans ta tête, mais là, là, c’est pas drôle. Arrête de faire le cave pis donne-moi l’gun. On va discuter.

FRANK – Discuter… ah ! C’est juste ça que l’monde me dit tout l’temps. Ça, ça règlerait tous mes problèmes, ç’a l’air. Discuter ! Comme si de dire à un crisse de psy que j’ai jamais eu d’père, pis qu’toutes les femmes autour de moi ont toujours été des esties d’chiennes depuis que j’t’assez âgé pour comprendre d’s affaires, comme si ça, ça m’aiderait. Kathleen, marche une journée, une seule putain d’journée dans mes souliers pis tu vas comprendre ben des affaires dans ta p’tite tête.

KATHLEEN – Eille, insulte-moi pas, mon écoeurant !

FRANK – Ah, j’t’un écoeurant astheure ? C’est drôle, tantôt, tu voulais m’aider, là, tu m’traites d’écoeurant. T’es pareille comme ma mère. Une aut’ maniaco-dépressive, ç’a l’air qu’on appelle ça des bipolaires de c’temps-là. C’est la nouvelle mode. La modus operandus, comme tu dirais, hein, Brews ? Justement, pis toi, mon Brews, qu’est-ce t’en penses ? J’suis-tu un écoeurant ?

BREWS – Frank, t’as besoin d’aide en esti. Faut qu’tu t’soignes.

FRANK – Va chier, câlisse. Qu’est-ce t’en sais ? Ta tante et ton oncle t’ont violé quand t’avais 12 ans, ciboire. Si y en a un icitte qui a besoin d’aide, c’est ben toi.

BREWS – Au moins, moi, j’le reconnais. Bon, arrête de faire le con, donne-moi l’gun, pis on va prendre une bière ensemble. On va s’calmer un peu.

FRANK – Touche-moi pas, mon esti. T’approches pis j’te tire, mon sale.

KATHLEEN – Bon, là, c’est pu drôle pantoute. Frank, donne-moi l’gun, on va arrêter ça, moi, la roulette suisse, ça m’fait pas tripper.

BREWS – Russe.

KATHLEEN – Russe quoi ?

BREWS – On dit la roulette russe. Pis c’est pas ça pantoute. Là, c’est vers moi qu’y pointe le gun. La roulette russe, c’est vers lui qu’y doit pointer. Pis y doit y avoir juste une balle dans l’gun.

KATHLEEN – Méchant jeu stupide. Pis y a ben trop d’règlements. C’est supposé être le fun ?

FRANK – Eille, avez-vous fini vot’ p’tite discussion niaiseuse ? J’en peux pus d’vous écouter, moi là.

BREWS – Bon, Frank, là, tu vas t’calmer pour vrai, donne-moi ça tout suite. Ça va faire, le fuckaillage.

(Brews s’avance rapidement vers Frank. Le coup de fusil part tout seul. Brews s’effondre par terre. Kathleen est sous le choc. L’épisode se termine sous l’air de For Whom the Bell Tolls, de Metallica. Frank s’asseoit par terre, accoté sur un mur et voit défiler les trop nombreux moments difficiles de sa vie, les yeux en larmes, à bout de nerfs. On entend des sirènes au loin. Kathleen pleure dans un coin et Brews demeure allongé, dans son sang.)

Commentaires»

1. Chipounet - 17 juillet 2007

Ben bon pour lui, câlisse ! Y’ava jusse à crisser son camp pis laisser l’aut’ tarte se débrouiller tu-seul. Resse jusse à savoir si yé déjà mort ou bedon mourant. Passke le cas est chiant, Kathleen pourrait p’t’êt’ben y faire une p’tit ketchose ; qu’y s’en aille en v’nant, comme… Entécas, j’ai ben hâte de voir quelle théorie le beu à gros front va monter pour c’te coup-là. Lâche pas : le fantôme de Camus doit êt’ en train de s’branler !

2. Goret Dodu - 17 juillet 2007

Eille, le casse de bain ! Renseigne-toé, viarge ! Un revolver pis un fusil c’est pas pareil ! Parmi que’qu’z’aut’détails*, si tu joues à la roulette russe avec un fusil, tu gagnes du premier coup. Garanti.

* 4 appeau-stroff d’une shot ! Chu pas mal fier !

3. Gros Guillaume - 19 juillet 2007

L’échange entre Kathleen et Brews sur la roulette suisse est superbe. On croirait entendre les inspirateurs des personnages.


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